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Le voyageur immobile 9

#1

Le voyageur immobile, Suite du chapitre 8


Conclusion


Le rêve s’est éteint emportant mon espoir.
Désormais je suis seul avec le désespoir
Qui me cloue tristement dans le vaste fauteuil
Près de la cheminée. Dans un sursaut d’orgueil
J’essaie de m’ébrouer, de chasser ma névrose,
Pour recouvrer la joie dans une apothéose
Qui rassérénera mon esprit et mon cœur.
Je livre un dur combat où je veux en vainqueur
Mettre fin aux desseins qui causent ma torture,
Me laissant à souffrir dans une nuit obscure
Où je vis mes tourments sans aucun réconfort.
Oui, je dois m’échapper dans un nouveau transport,
Rejoindre l’océan, puis regagner mon île
Pour y rester en paix, y vivre plus tranquille.
Tous mes efforts sont vains à retenir le songe,
Ma pensée s’est tarie, pareille à une éponge
Desséchée au soleil par un matin d’été.
Je me retrouve ainsi, triste, désappointé
Et maudissant le sort qui sème la tourmente
Alors que je cherchais, de manière innocente,
A jouir des douceurs qu’offre l’imaginaire,
Me sortir des sentiers qu’impose l’ordinaire
Qui me contraint à vivre une vie de malheur
Entre des murs tout gris, dépourvus de chaleur,
A subir les assauts capricieux de la vie
Qui viennent me narguer avec effronterie.
Devant tant d’insuccès, la tristesse m’effare,
Tout se déchire en moi, se brise, se sépare,
La larme qui me vient démontre mon tourment
Car, dès que je l’essuie, une autre vivement
Reparaît aussitôt, qui roule sur ma joue
Avant qu’un fort sanglot, en entier, me secoue.
Dans le chavirement qui agite mon être
Tout ce qui vit en moi se mélange, s’empêtre,
Emporte ma pensée dans un bouillonnement
Qui sert à aiguiser mon mécontentement.
L’orage menaçait, arrive la tempête,
Les nuées se déchirent et rien ne les arrête;
Je dois subir mon mal, ma souffrance, ma peur,
Supporter impuissant l’indicible frayeur
Que me cause l’assaut des vagues déferlantes
Qui m’emportent, bientôt, au sein de l’épouvante.
Je sombre lentement dans le courant furieux
Où se noie mon esprit et mon cœur ténébreux;
La fatigue me vient, puis mon âme s’apaise,
Un rêve s’insinue, estompant mon malaise,
L’image se précise au fond de la pensée
Et s’efface à nouveau, pareille à la fumée
Qui serait emportée dans un souffle de vent
Vers un autre rivage, un lointain continent.
A cet instant précis, pour supporter le choc,
Je dois me montrer dur, aussi ferme qu’un roc,
Puiser dans ma raison la force nécessaire
Pour calmer un esprit que je sens réfractaire.
Dans cet affrontement je supporte le mal
Qui, non pas organique, est rien que cérébral.
Malgré tout, la douleur devient insupportable
Et je maudis mon sort, pareil au misérable
Qui, implorant les cieux, reçoit à profusion
Et l’insulte, et le rire, au lieu de compassion.
Je me sens, tout à coup, menacé d’asphyxie,
Je voudrais, sur le champ, quitter la galaxie,
Parcourir l’univers, errer dans les espaces,
Poursuivre les comètes en marchant sur leurs traces,
Eviter les trous noirs et trouver la planète
Où je pourrais en paix, de manière secrète,
Déposer mon bagage, y construire un abri,
Loin des regards humains cause de mon souci.
Oui, je voudrais partir au-delà de ce monde
Orgueilleux, puritain, qui à chaque seconde
Paraît se sublimer sous l’action de sorciers
Qui transforment son sol en de vastes charniers.
L’appel à la folie a envahi la terre,
Sa voix fait plus de bruit que celui du tonnerre,
En couvrant les espaces, emporté par l’écho
Qui l’entraîne au lointain dans un long crescendo.
Les luttes se propagent et la mort suit la vie,
La pollution s’étend dans une ataraxie
Qui me laisse rêveur, inquiet, mais impuissant
A enrayer l’horreur, le fléau menaçant
Qui, un jour très prochain, sèmera l’épouvante
Dans une humanité devenue suppliante.
Or, il sera trop tard pour endiguer le mal
Qui nous décimera à un rythme infernal
Et, quoiqu’il s’agira d’un acte de justice,
Les hommes maudiront Dieu et son maléfice,
Aveuglés par la peur, par le ressentiment
Né d’un esprit petit à l’orgueil impudent.
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