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Le voyageur immobile 10 - FIN

#1

Le voyageur immobile - 10 - FIN


Seconde conclusion

.Il m’arrive, parfois, d’apercevoir en songe
Le mal mystérieux qui nous guette, et qui ronge
Irrémédiablement chaque jour un peu plus
La terre, l’air, les eaux, et les hommes en surplus.
Dans l’avilissement de notre race humaine
Nous traînons, inconscients, le poids de notre chaîne,
D’un énorme boulet, d’un trop pesant fardeau
Semblable à la sangsue qui se colle à la peau.
Notre témérité prouve la décadence
D’un monde qui subit sa dégénérescence
Sans chercher à stopper, ralentir le fléau
Qu’il s’offre, sans ruban, en guise de cadeau.
La mort touche mon âme et y creuse son gîte,
Je voudrais la chasser avant qu’elle y habite
C’est pourquoi, si souvent, vers un ciel plus fécond
En rêvant je m’enfuis, éternel vagabond
Qui cherche son ivresse au sein de la nature,
Qui profite de tout dans la folle aventure
Qui l’entraîne au-delà des océans, des mers,
Qui franchit les vallées, survole les enfers,
Qui monte vers l’azur, se perd dans les nuées
Assis sur un cheval aux ailes déployées.
Oui, le rêve m’entraîne et me permet la fuite
Loin de l’homme qui tient une odieuse conduite
Par son acharnement bestial, et destructeur,
Mais qui, aux yeux de Dieu, ne sera pas vainqueur.
Je sais, humble poète, oui je sais que mon frère
Peut se moquer de moi, disant que j’exagère,
Que mes propos sont vains, inutiles ou odieux,
Que je ferais bien mieux de rester silencieux.
Je sais qu’on me déteste, je sais qu’on me méprise
Car je n’accepte pas de tomber sous l’emprise
De meneurs, de bouchers, de savants farfelus
Qui loin d’être des dieux sont des anges déchus.
Je sais que l’on se rit, qu’on me regarde en coin
Pour oser accepter de paraître en témoin
De la folie humaine, ainsi que de ses tares,
De renier mes frères en les disant barbares,
Dénoncer leur orgueil, leurs folles inepties,
Révéler leurs méfaits et puis leurs comédies,
Parler de leurs outrances et leur bestialité,
Leurs bassesses, leurs crimes et leur cupidité.
Je sais que l’on m’espionne, aussi qu’on me surveille
Pour oser dire fort, et non pas à l’oreille,
Qu’il faut freiner les fous ambitieux, inutiles,
Qui traitent les humains comme des pacotilles ;
Que des ténèbres, un jour, doit jaillir la lumière,
Qu’il nous faut préserver la terre nourricière
Pour qu’un monde nouveau jaillisse du néant,
Bâti sur les cités d’un âge décadent.
L’on me désigne au doigt, vraiment, je n’en ai cure!
Le poète ne peut accepter le parjure,
La vilenie n’est pas pour lui de son ressort,
Entre le déshonneur il préfère la mort.
Qui oserait douter que la foi qui l’anime
Ne cherche à le mener qu’au sommet, au sublime,
Là où la pureté lui offre la sagesse ?
C’est son unique bien, sa plus grande richesse.
Nul ne pourra briser un esprit qui se livre
A sublimer l’amour, et qui reste à poursuivre
La voie de la grandeur, la voie de la vertu
Et des valeurs morales en ce monde déchu.
Peu m’importe l’affront que j’adresse à autrui
Car le mal que je fais est moins grand que celui
Que je dois supporter par son inconséquence
Mais qui le laisse froid, en toute indifférence.
L’homme pourrit le monde, il en est la charogne,
Des mille plaies, des maux, il connaît la besogne,
Il est un magicien qui croit à son bonheur
Quand, en réalité, il accroît son malheur.
Trop las de m’emporter, à ses jeux, je le laisse,
Que dans ses immondices un jour il disparaisse,
Moi je vais m’échapper de ce sol misérable
Allant vers un ailleurs qui est moins vulnérable.
 

rene

Nouveau poète
#2
quelle merveille ce poeme,du grand art,et surtout quelle philosophie quel humanisme quel cri d'amour et de détresse...je m'incline,devant le maître...ton ami est frére..RENE